cyberaddiction

Comment définir la cyberdépendance ?

La cyberdépendance (ou dépendance à Internet) peut être définie comme une utilisation récurrente et persistante des multiples applications d’Internet dont l’usage devient une conduite difficilement contrôlable avec pour conséquence, une souffrance cliniquement significative. Pour le moment le trouble lié à l’usage des jeux vidéo est le seul reconnu dans le manuel diagnostique (annexe DSM-5) et la CIM-11 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon L’IFAC (Institut des Fédératif des Addictions Comportementales).

Symptômes physiques et psychologiques de la cyberdépendance

Le chercheur Keith Beard (2005) recommande cinq critères présents dans l’évaluation de la relation entre un individu et les technologies pour le considérer comme cyberdépendant. Selon lui, un cyberdépendant est un individu qui :

  • Est préoccupé par Internet (pense à la précédente activité en ligne ou anticipe déjà la prochaine).
  • A besoin d’augmenter le temps passé en ligne afin d’obtenir le même niveau de satisfaction.
  • Malgré des efforts pour se contrôler, n’a pu réduire ou arrêter ses activités en ligne.
  • Est agité, irritable ou déprimé lorsqu’il y a cessation ou réduction dans la fréquence ou la durée d’utilisation.
  • Reste connecté sur des périodes plus longues que prévu.


De plus, au moins un des critères suivants doit être présent :

  • A compromis des relations importantes, ou a mis en péril des projets scolaires ou professionnels à cause des activités en ligne.
  • A menti à ses proches, à son thérapeute ou à d’autres personnes afin de cacher l’ampleur du temps investi en ligne.
  • Utilise Internet pour fuir ses problèmes ou soulager certaines émotions (culpabilité, dépression, anxiété).

 
En plus des symptômes psychologiques, le surinvestissement des activités en ligne a aussi des conséquences sur le plan physique. Les conséquences les plus communes sont : la sécheresse oculaire, les maux de tête, les maux de dos, le syndrome du canal carpien, l’irrégularité des repas, la mauvaise hygiène personnelle ainsi que les problèmes de sommeil.

Prévalence de la cyberaddiction

Les pourcentages d’addiction à Internet varient énormément selon les études – en particulier à cause des méthodes de recueil de données – avec des taux de prévalence généralement plus élevés dans les pays d’Asie (10,9 %). En Europe, les taux de prévalence varient de 1 % et 18,7% selon les études. (IFAC)

Une étude réalisée en 2019 en Tunisie, montre des taux de très élevés d’addiction chez les jeunes de 16 ans. La prévalence de la cyberaddiction était de 43,9 %. L’âge moyen des cyberdépendants était de 16,34 ans. Le sexe masculin était lié au risque de cyberaddiction. La durée moyenne de connexion ainsi que les activités à vertu socialisante étaient significativement associées à la cyberaddiction. ici, l’article.

Les sites les plus addictifs ?

Dans la littérature scientifique, certains types d’activités en ligne ont déjà été ciblées comme potentiellement addictives, notamment :

  • Les activités sexuelles (vidéos, images, blogues, webcam).
  • Les jeux en ligne (jeux de rôles MMORPG, jeux d’action, casinos en ligne, poker).
  • La recherche d’informations et le cyberamassage (Wikipédia, Google, téléchargement de musique, de photos ou de vidéos).
  • Les cyberrelations (sites de rencontres, forums de discussion, médias sociaux).
  • Les transactions/achats en ligne (boutiques en ligne, bourse, sites d’enchères).

Comment faire ?

Le but est de vous donner des informations pour faire face à ces problématiques chez vous, pas de faire des lecteurs de cet articles des spécialistes. l’accompagnement de l’addiction est une chose complexe, et les addictions comportementales relèvent de compétences encore plus approfondies. Néanmoins rien n’est impossible, le but sera d’initier le dialogue et de le maintenir. 

Des petites techniques comportementales

On peut commencer par des petites choses toutes simples : s’appliquer à soi-même les mesures avant de demander aux autres de les appliquer, surtout si les autres, ce sont : NOS jeunes. Cela peut être réduire le temps d’écran, ou ne serait-ce que quantifier ce temps d’écran; oui, c’est possible dans les paramètres de smartphone ! Vous saurez tout ! On peut ensuite, limiter l’accès le soir et interdire l’accès à votre chambre à ce cher smartphone, ben oui quoi, vous n’êtes pas assez intime pour cela ! A moins que …

Limiter les accès aux réseaux sociaux (on peut également le paramétrer dans un smartphone). 

On peut aussi privilégier les relations humaines, et davantage se rendre à l’extérieur et profiter de la nature, seul ou en groupe. Je conseille souvent aux patients de s’inscrire à des associations ou un club de sport, de loisirs ou de marche. Le but n’étant pas la performance, mais le plaisir. Néanmoins, celui-ci peut venir aussi en performant ! Vous l’aurez compris, chacun y trouvera son compte, le but sera de sortir le nez de l’écran et de limiter la vie virtuelle pour la vivre pleinement avec vos proches, les vrais pas ceux de votre écrans. 

Documentaire Nomophobie

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.