Le réseau social TikTok va limiter le temps de connexion des adolescents. Avec cette fonctionnalité, TikTok entend répondre aux critiques récurrentes sur son effet addictif chez les plus jeunes. À Marseille (et ailleurs !), pour beaucoup, il est difficile de décrocher de ce flux continu de vidéos courtes.
1h47 par jour en moyenne : c’est le temps passé par les mineurs sur TikTok en 2022, selon une récente étude mondiale de Qustodio. C’est d’ailleurs l’appli sur laquelle les internautes ont passé le plus de temps en 2022. Fort de plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, le réseau chinois mis en cause pour ses contenus « addictifs » avec son défilement ininterrompu de vidéos proposées par des algorithmes, a annoncé mercredi de nouvelles fonctionnalités pour aider les jeunes à réguler leur temps sur son réseau, sur fond d’offensive du gouvernement pour mieux protéger les mineurs sur Internet.
« Ce n’est pas en privant les libertés qu’on va faire avancer les choses. Il faut éduquer, prévenir, il faut communiquer, aller dans les collectivités, aller auprès des jeunes, des collégiens, des lycéens et pourquoi pas dans les primaires et dans les facs. »
En classe de première au Lycée, pour Chloé, le réseau social TikTok, c’est deux à trois heures par jour minimum. « C’est possible que ce soit plus, c’est vrai. Sans s’en rendre compte, ça devient addictif. On a du contenu qui nous correspond, qui nous plaît. Ça donne envie de rester sur la plateforme et d’en voir plus. »
Dans quelques semaines, tous les utilisateurs de moins de 18 ans verront leur navigation être interrompue au bout d’une heure par un avertissement. Ils devront saisir un mot de passe pour continuer à regarder le site. Les parents pourront aussi fixer des limites quotidiennes et recevront un tableau de bord. Des mesures pour limiter l’utilisation, c’est donc une bonne idée selon Lana, 12 ans. « Je pense que c’est plutôt bien comme ça, ça peut nous montrer qu’il ne faut pas trop rester dessus parce que ça peut être néfaste pour notre santé. »
Chez les professionnels de santé, on préfère voir le verre à moitié plein. « C’est toujours une bonne chose, explique le docteur Christophe Cutarella, psychiatre et addictologue à Marseille. Effectivement de limiter l’accès notamment aux plus jeunes, parce qu’on sait que c’est là où on peut déclencher des habitudes et potentiellement des addictions. Maintenant, il faut aller plus loin. Il faut des campagnes publicitaires de prévention. Parce qu’il y a des véritables problématiques de consommation, d’écrans, d’addiction au sens le plus large qui soient chez ces jeunes-là. Et il faut, il faut en parler, évidemment, c’est vraiment important.
Merci à Hugo Charpentier de France Info pour l’interview.