Déconnecter, cela s’apprend avec le Dr Christophe CUTARELLA.

Parmi ses patients, Christophe Cutarella, médecin Psychiatre Addictologue chez Ramsay Générale de Santé, a bien quelques chefs d’entreprise « addicts » à des produits divers – des plus illicites aux plus licites – mais en matière d’hyperconnectivité, le profil des patients est plus jeune. Et ces derniers consultent, la plupart du temps, poussés par leurs parents. « Le phénomène de l’hypoerconnectivité est encore nouveau », précise-t-il.

1. Quel degré de cyber-dépendance ?

Les outils numériques, et en particulier les smartphones, présentent leur lot de pathologies associées. Sont notamment répertoriées la cyberdépendance, ou TDI pour trouble de dépendance à internet, et la « Fear of Missing Out » ou Fomo. Cette forme d’anxiété sociale se manifeste par une présence constante sur le web et les réseaux sociaux, et se caractérise par une irrépressible angoisse de manquer toute information ou tout événement commercial circulant sur la Toile.

Dépendance ou non, la frontière n’est pas toujours franche, et la difficulté à se déconnecter peut être réelle. Selon Laurent Karila, addictologue et auteur de « Idées reçues sur les addictions ». La cyberdépendance est une nouvelle forme d’addiction sans drogue, qui inclut non seulement l’usage problématique ou la dépendance à Internet mais également une dépendance à l’ordinateur, à la sexualité, aux achats, aux jeux et au travail.

2. Se fixer des objectifs et user de bon sens

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) se sont déjà saisi du problème, et Christophe Cutarella propose de s’en inspirer pour se motiver à réguler sa consommation numérique. Il recommande de se fixer des objectifs en termes de temps passé et d’user de bon sens : « Il ne viendrait à l’idée de personne de recevoir des clients ou des collaborateurs dans son salon ou sa salle de bains », rappelle-t-il pour limiter l’usage systématique au smartphone.

En cas de difficultés et en fonction du degré d’addiction, le recours à un thérapeuthe n’est pas incongru. « A condition de s’impliquer vraiment et de mettre en pratique les préconisations, on peut arriver à se déconnecter de son smartphone ou d’internet, en trois ou quatre séances », indique le médecin.

Valerie LANDRIEU

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.