Et si je rechute ?
La rechute, n’est-elle pas un problème plus pour les autres que pour soi-même ? La rechute qui inquiète ou qui alarme l’entourage et qui finalement fait partie du processus ou de la maladie chronique comme disent les addictologues.
Certes celui (ou celle) qui est concerné, est affecté plus que quiconque, au profond de lui-même par cette rechute, mais d’autres éléments viennent le transpercer encore plus : Ces éléments viennent de l’extérieur, de l’entourage le plus proche qui aimerait mieux comprendre la pathologie. Quoiqu’il en soit ils ne garderont qu’un regard extérieur.
Quand on rechute, c’est que cela ne va pas bien ou que cela va trop bien à un moment de notre vie. Néanmoins, la plupart du temps, ce sont nos émotions qui nous submergent et que l’on a pas réussi à les gérer correctement et qu’elles ont nécessité un traitement adjuvant pour nous aider à les recevoir et les assimiler. Ceci devrait d’ordinaire être fait de façon physiologique, sans besoin d’autre chose, de substances ou des drogues. Quelques fois avec l’aide d’autrui nous parvenons à réaliser correctement cette gestion émotionnelle en parlant ou en échangeant au téléphone ; c’est ce que l’on appelle le soutien, l’étayage social ou familial. Néanmoins celui-ci n’est pas toujours présent et c’est pour ça que l’on parle souvent de solitude ; du point de vue de thérapeute, j’entends souvent parler de la Solitude comme facteur de rechute.
Le trop vide ou le trop-plein émotionnel ponctuent pourtant nos vies. Dans ces contextes, quelquefois une béquille est nécessaire, et si on a besoin d’une béquille ou de pansements, c’est que la jambe est cassée ou trop fragile pour la solliciter, ou que des cicatrices ne sont pas complètement refermées. Alors on a besoin et non pas envie de quelque chose, d’une chose qui nous permette de passer ces petites étapes de la vie. et quand on dit que le produit nous tend les bras, c’est que le chemin qui nous lie à lui nous parait plus simple et plus court et que les autres nous paraissent tortueux et semés d’embûches voire insurmontables.
Et pourtant … c’est tellement possible … ne parlons pas de déclic mais d’un chemin, son chemin que l’on va se frayer pour atteindre notre but au sommet de la montagne. Une fois la haut, la vue vous paraîtra, nous paraîtra, si belle, si claire, que nous serons si fier d’avoir réussi cette ascension. Avec de l’aide d’où qu’elle vienne mais, et surtout grâce à cette force intérieure que l’on détenait depuis toujours sans savoir comment l’utiliser. Et ce jour là, cette puissance en nous nous aidera à mieux gérer la suite.
Vient ensuite la période de stabilité ou de consolidation qui, malgré cette puissance et cette meilleure gestion émotionnelle, sera mise à rude épreuve confrontée à la société et aux difficultés de la vie quotidienne qui permettent d’une part de savoir que l’on est en vie et d’autres part qui nous tue à petit feu c’est ce que l’on appelle la vie. Des reconsommations ponctuelles devront être à distinguer d’une rechute. Une consommation pourra devenir une rechute, donc restez vigilant mais ce n’est pas non plus le début de la fin. Accrochez-vous.