Le 04 avril dernier s’est déroulée la journée annuelle du GRAAP (Groupe de Recherche en Alcoologie et Addictologie) et cette année ce fut à Salon de Provence. Comme chaque année, cela a été un grand succès et a permis aux professionnels de santé, qu’ils soient spécialisés ou non en addictologie, de se rencontrer et de partager des expériences. 

Les thématiques étaient riches et variées ; l’actualité de notre discipline fut abordée sans langue de bois permettant des échanges et des réflexions constructives.

La première session a permis d’évoquer la problématique de l’hépatite C. L’année 2019 devrait être celle qui ouvre le droit de prescription du traitement pour l’hépatite C à tous médecins. Jusqu’à ce jour, celui-ci est réservé à l’unique prescription des hépato-gastro-entérologues. 

Un domaine où Addictologues, Psychiatres, Médecins Généraliste et bien sur Hépatologues doivent travailler mains dans la main. Un véritable réseau de soin indispensable à monter où nous l’avons vu, les pharmaciens ont complètement leur place. Et oui, une fois de plus nous avons la preuve que l’addictologie est une discipline transversale qui nécessite une prise charge pluri-disciplinaire. Les pathologies addictologiques et psychiatriques augmentent le risque d’hépatite C et nous bénéficions à ce jour de traitements qui guérissent cette infection à quasiment 100%. 

La thématique principale de la matinée fut la pharmaco-dépendance. Les différents `intervenants ont démontré encore une fois l’intérêt de la création et de la cohésion d’un réseau de soins autour du patient addict. 

Les traitements qui  peuvent entrainer des risques addictifs nous ont été présenté par le CEIP-A (centre d’addictovigilance) de Marseille. Il  faut retenir que les médicaments les plus à risque sont évidemment les benzodiazépines (pour d’info sur l’article benzoet les antalgiques opiacés (pour plus d’info dans la rubrique Formation). 

L’ encadrement des prescriptions est un élément incontournable que chaque praticien doit appliquer en pratique clinique quotidienne. Cela augmente l’adhésion au traitement et l’alliance thérapeutique. 

Le rôle du centre d’Addictovigilance est d’alerter tous les professionnels de santé des risques addictifs de certains médicaments et de leurs conséquences.

C’est ce qui a été montré, il faut donc mieux encadrer les prescriptions.

Addictovigilance

Quand l’Addictologue (Psychiatre) et la Pharmacienne travaillent ensemble. C’est l’Addictologie qui avance !

Et c’est le patient qui va mieux ! On gagne tous du temps.

Dispositif Pharm'observance
Accès aux soins et pathologie éthylique

Et si on retrouvait des similitudes entre les personnes qui consultent pour un problème d’alcool et celles qui consultent pour un trouble du comportement alimentaire ? Cela peut être l’expression du craving ?

 

La session sur les nouveaux modes de consommation de nicotine, annonçait la fin de la cigarette. Oui, il y a des alternatives telles que la vape ou E-cigarette déjà bien connue et très utilisée, mais aussi l’IQOS (I Quit Ordinary Smoking produit par Philip Morris Industries) ou le JUUL (sels de nicotine). Certes ces dispositifs délivrent eux aussi de la nicotine mais avec une dangerosité très inférieure à celle de la cigarette classique. La vape dont les études ont montré une efficacité importante pour réduire les risques et mener vers le sevrage, peut s’avérer un outil intéressant pour le fumeur désireux de changer et peut être bientôt arrêter son intoxication tabagique. 

 

Merci à tous les intervenants et à tous les participants ! N’hésitez pas à parler du GRAAP autour de vous et que nous soyons encore plus nombreux l’année prochaine !

Cette journée fait désormais partie des évènements incontournables en addictologie en PACA mais aussi en France.

 

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.