Les benzo c’est pas rigolo !

La France dans le top européen !

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En France, nous sommes confrontés à des prescriptions beaucoup trop importantes et mal indiquées de médicaments anxiolytiques comme les benzodiazépines. Ces médicaments font l’objet de multiples mésusages et génèrent de véritables dépendances qu’il est très difficile de résoudre. 

En Europe

La consommation de médicaments psychotropes en France est l’une des plus importantes d’Europe. Les Français occupaient, en 2015, la deuxième place parmi huit pays européens (Allemagne, Danemark, Espagne, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Suède) pour la consommation des benzodiazépines, soit 20 % de moins que leurs homologues en Espagne mais 5 fois plus qu’en Allemagne, pays le moins consommateur. En 2010, selon les données de production et de vente déclarées par les États, la France arrivait en deuxième position après la Belgique pour les hypnotiques, tandis que, pour les anxiolytiques, elle était en sixième position après le Portugal, la Belgique, l’Espagne et plusieurs pays du centre de l’Europe.

Angoisse = Médoc ?

Hé bien pas forcément ! Il existe des techniques qui permettent de s’affranchir du médicament en cas d’angoisse. Relaxation, respiration abdominale, sophrologie … ça vous parle ?

Nous avons pris l’habitude de ne plus accepter de ressentir nos émotions surtout si elles sont désagréables. 

 

 

Les lycéens ayant expérimentés les tranquilisants
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En 2015, l’expérimentation d’un tranquillisant ou d’un somnifère sans ordonnance médicale est déclarée par 11 % des lycéens, les jeunes filles étant toujours plus souvent concernées que les garçons (13,1 % vs 8,3 %). On ne mesure pas de variation entre 2011 et 2015, ni d’écart de niveau entre les filières. [source OFDT]

Chez les jeunes de 17 ans, 16 % ont déjà pris au cours de leur vie des Tranquillisants, 13 % des Somnifères et 6 % des antidépresseurs. Les filles sont davantage concernées par l’usage de ces médicaments.

Les médicaments consommés n’ont pas toujours été prescrits à l’utilisateur par un médecin: chez les 17 ans, environ 50% des médicaments ne proviennent de la prescription médicale. Ce taux est bien plus élevée chez les garçons relativement aux filles [source OFDT].

Les médicaments consommés n’ont pas toujours été prescrits à l’utilisateur : chez les 17 ans, c’est l’un des parents qui propose le médicament dans 27 % des cas, alors que 11 % l’ont pris de leur propre initiative [source OFDT]. 

Source OFDT.

Les ventes de psychotropes augmentent en France.

En 2017, 21 % des 15 ans et plus ont été remboursés d’au moins un médicament psychotrope au cours de l’année (pour 15 % un anxiolytique, 6 % un hypnotique, 9 % un antidépresseur, 0,5 % un régulateur de l’humeur et 2 % un neuroleptique). Les remboursements sont nettement plus fréquents chez les femmes (26 % contre 16 % chez les hommes) et augmentent fortement avec l’âge, l’écart entre les sexes s’amplifiant avec le vieillissement. Chez les femmes, ils progressent de 9 % chez les 15-24 ans, à 49 % chez les 85 ans et plus. Chez les hommes, ils s’élèvent à 5 % chez les 15-25 ans, pour atteindre 33 % chez les 85 ans et plus. (Source OFDT)

prévalence de ventes psychotropes
Les ventes de psychotropes en France par sexe.

A savoir !!

Les benzodiazépines ne sont pas toutes égales entre elles, il en existent de courte et longue durée d’action. Au plus la durée d’action est courte au plus elle sera addictive ou addictogène. C’est le cas du XANAX® ou Alprazolam ou mais le contraire pour une longue durée d’action comme le LYSANXIA® Prazépam.

Mais comment faire en pratique ?

Une prescription et une délivrance codifiées

La prescription de médicaments est réservée aux médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et vétérinaires, dans l’exercice strict de leur art. Depuis 1999, les médicaments stupéfiants ou soumis à la réglementation des stupéfiants sont prescrits sur des ordonnances sécurisées, pré-imprimées en bleu et identifiées par un numéro de lot (art. R. 5194 du CSP). Certains psychotropes classés sur liste 1 sont ainsi délivrés sur ordonnance sécurisée, comme le zolpidem (Stilnox® et génériques) depuis avril 2017, le Rivotril® (antiépileptique) depuis septembre 2011 ou, le clorazépate dipotassique (Tranxène 20 mg®) depuis 2005.

La distribution des produits pharmaceutiques relève du monopole des pharmaciens. Leur publicité est sujette à autorisation et réglementée (art. L. 5122-6 du CSP). Au sein des officines et des pharmacies hospitalières, les substances ou préparations et les plantes ou parties de plantes classées comme stupéfiants sont détenues dans un endroit sécurisé inaccessible aux personnes étrangères à l’établissement (art. R. 5132-20 du CSP).

Toute vente d’hypnotiques, d’anxiolytiques ou de médicaments stupéfiants ou assimilés doit être enregistrée, sans modification possible après validation des données. Les informations, classées par patient (nom et adresse), par médicament et par date, sont archivées pendant 10 ans et tenues à disposition des autorités de contrôle pendant la durée de leur conservation. Si le porteur de l’ordonnance est inconnu du pharmacien ou s’il n’est pas le malade, son identité est enregistrée au vu d’une pièce officielle.

êtes-vous dépendant aux benzodiazépines ?

échelle dépendance benzo

Ci contre le test ECAB (Echelle cognitive d’attachement aux benzodiazépines). L’ECAB permet de mesurer la composante cognitive de la dépendance aux Benzo, souvent prescrits pour une prise en charge médicamenteuse de troubles anxieux ou des troubles du sommeil (propriétés sédatives/hypnotiques).

Faites le test en ligne : ECAB

 

Un mot pour les praticiens qu'ils soient psychiatres ou généralistes :

Hormis les établissements d’addictologie où sont régulièrement effectués des sevrages pour des personnes pouvant consommer quotidiennement de très importantes quantités de benzodiazépines. Il n’est pas rare de voir des patients ayant plusieurs benzodiazépines dans leurs ordonnances. Cela n’a aucun sens clinique ou pharmacologique.

Il est donc important et urgent de peser chacune de nos initiations de benzodiazépines, notamment chez les plus jeunes et ce quel que soit la pathologie sous-jacente. D’autre part, pour les patients ayant des benzodiazépines depuis des années, il est tout à fait possible de revoir avec eux les prescriptions : réduire (le nombre de prises, la posologie totale journalière), proposer une BZD à longue durée d’action, et bien sûr de proposer des méthodes non médicamenteuses (TCC, psycho-corporelles, techniques d’hypnose…) qui renforceront la collaboration pluridisciplaire des équipes avec le patient. Enfin, il est évident que chaque patient et donc chaque prise en charge est unique et qu’il appartient à chaque praticien d’évaluer le rythme de son accompagnement afin de bonifier à chaque entretien son alliance thérapeutique.   

2 commentaires

  1. […] qui entraîne des risques d’accoutumance voire de développer une pharmacodépendance  ; surtout si les crises se répètent. Si vous souffrez d’un trouble […]

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