L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) se positionne à ce jour, au sujet de l’intérêt du cannabis comme traitement de certaines pathologies : Sclérose en plaques, certaines formes d’épilepsies résistantes ou des douleurs neurologiques répondant mal aux antalgiques habituels.
Ce produit est clairement très utilisé en France de façon illicite ; dans la plus part des cas à but récréatif mais aussi quelques fois à but antalgique ou de confort. On connait le pouvoir addictogène du cannabis mais aussi ses risques sur notre organisme (poumons, cardio-vasculaire et psychiques). Sa composition est très complexe avec deux principaux composants assez bien connus :
- Le THC (Tétra Hydro-Cannabinol)
- Le CBD (Cannabidiol) dont les propriétés pharmacologiques sont assez différentes.
Nous avions défini les grandes lignes du cannabis et de ces deux molécules que sont le THC et le CBD dans un article précédent : voir ici.
La question qui se pose aujourd’hui est :
Y a-t-il un réel intérêt thérapeutique dans le cannabis ? Et si oui, dans quelles types de pathologies ?
→ Pour répondre à cette question complexe, un collège d’experts s’était réuni à l’ANSM pour en débattre.
Voici quelques éléments de réponses :
Tout d’abord, il s’agit de considérer le cannabis comme un traitement et non comme un usage récréatif ou mésusage (utilisation détournée). Le but est d’amoindrir des plaintes douloureuses par exemple, mais certainement pas dans une recherche de défonce.
La galénique sera celle d’un comprimé ou sous une autre forme comme des tisanes ou des vaporisations qui n’entraineront ni addiction ni méfaits sur notre organisme. Il ne s’agit évidemment pas de fumer un joint. Rappelons que la voie fumée est très nocive au niveau pulmonaire et cardio-vasculaire. (un joint équivaut à environ 6 cigarettes en terme de nocivité pour notre organisme).
Selon l’ANSM, les situations thérapeutiques retenues par les experts pour l’usage de cannabis à des fins médicales sont les suivantes :
- dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles ;
- dans certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes ;
- dans le cadre des soins de support en oncologie ;
- dans les situations palliatives ;
- dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.
Une chose est sure, les composants du cannabis ont un impact sur notre organisme. Certains impacts sont nocifs, mais d’autres pourraient amoindrir certaines souffrances. La question sera de savoir si la balance penche clairement du coté des bénéfices ou plutôt des risques.
La distinction devra être faite à chaque fois.
La Prévention avant tout !
A mon sens, avant toute loi de légalisation, un réel travail en amont de prévention est nécessaire. En l’état actuel, trop idées reçues circulent au sujet du cannabis. Il subsiste un véritable amalgame entrée utilisation thérapeutiques et consommation récréative.
Commençons par sensibiliser, informer les populations les plus concernées comme les jeunes, mais aussi dans les entreprises et les universités. L’état a su faire des choses intéressantes pour le tabac. Après plusieurs éditions du #MoisSansTabac, la prévalence du tabagisme baisse en France et de façon durable.
Reste en outre l’alcool et bien sur le cannabis. La route est encore longue ! Mais restons mobilisés !
Certains surfent sur la vague du tout cannabis. Le CBD devient une mode et se cuisine à toutes les sauces… C’est rigolo certes, mais il faut pas confondre le cannabis thérapeutique dont une expérimentation est en cours et le « tout CBD » !