3e vague

La crise sanitaire qui nous frappe depuis plusieurs mois est sans précédent récent. Nous n’y étions pas préparés. Il faudra pourtant faire face tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique. 

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La constatation clinique est sans appel, plus de personnes vont mal et ont rechuté de leur addiction pendant cette crise. Avant, pendant ou après le confinement, l’intérêt n’est pas forcément là… Le principal est de savoir comment l’on va pouvoir aider cette population en souffrance psychique ?

Si l’on regarde du coté de l’entreprise : Les contraintes économiques, le chômage partiel, les carnets de commandes qui varient fortement entre plus rien et le grand rush, la tension est aussi à son comble. Entre salariés en souffrance et managers au bord du burn out, les émotions et la souffrance psychologique 

Le télétravail : voilà une solution pour éviter les contaminations virales mais depuis quand les français sont-ils habitués à télétravailler ? Certains le font depuis longtemps mais il ne s’agit pas de la norme comme dans certains pays d’Europe ou autres. Nous nous sommes mis au télétravail de manière fortuite, imposée et brutale, tous les ingrédients pour que cela ne fonctionne pas. Il aurait été intéressant de mettre cela en place avant. Notre défaut est peut être de croire que l’on a toujours le temps… « On verra plus tard … »  Mais plus tard sera peut être trop tard ?!

La situation actuelle a fait apparaitre tous types de comportements jusqu’aux plus complotistes qui n’ont guère servi, si ce n’est d’augmenter le flou et l’anxiété ambiante. Certainement une façon pour ces personnes de déverser leur propre angoisse afin de la réduire. On appelle ce phénomène bien connu en psychiatrie, le mécanisme de défense

Comment faire ?

Comment faire devant toutes ces interrogations et ces angoisses croissantes ? La fin du monde est-elle proche ?

A mon avis, … non ! Mais cette crise est un coup d’alarme qui montre que notre équilibre est d’une part assez fragile mais d’une autre part plutôt solide. L’avenir nous dira sur ce dernier point, mais je suis assez optimiste.

Il faudra probablement opérer un profond remaniement de notre manière de vivre avec une consommation moins ardue et plus locale. Un emploi plus proche de chez soi avec des déplacements groupés et plus centralisés. Les réunions à la capitale deviendront certainement de plus en plus des webconférences. De ce fait, il y aura moins de pollution, moins de circulation de virus (oui de tous les virus et surtout nous serons moins malades !!). Nos salles de réunions, nos bureaux seront désinfectés plus régulièrement et nos mains lavées plus fréquemment. 

En fait , un mode de vie mixte avec plus de place pour du temps pour soi et moins d’encombrement sur les routes et de perte de temps. De ce fait moins d’accidents, moins de fréquentation aux urgences et donc moins de décès de jeunes (actifs) liés à ces accidents. 

Beaucoup d’avantages et de place pour les loisirs et favorisant les sorties pour cela, mais certainement moins de frénésie de l’hyperconsommation. A-t-on réellement besoin d’écran TV de 150 cm ? La nourriture transformée aura moins de place dans les supermarchés lesquels céderont une place plus importante aux producteurs locaux, et la population sera plus détendue et ne ressentira plus autant d’attrait pour les produits favorisant la décompression artificielle. 

→ Moins de conduites addictives, moins d’addiction ? 

→ Une meilleure santé mentale, et une meilleure santé globale ?

Sur ces paroles positives, je vous souhaite une excellente fin d’année qui sera certes différente mais face à toute situation exceptionnelle, il faudra s’adapter. Auront un train d’avance ceux qui l’auront compris et fait avant les autres. Rappelez-vous des stratégies de coping.

Portez -vous bien et à l’année prochaine !! 

et Vive 2021 !

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.