Depuis le 16 mars au soir, une grande partie des Français est confinée à son domicile pour enrayer la propagation du Covid-19. Une situation inédite, souvent difficile à vivre, qui pourrait s’éterniser si la situation ne s’améliorait pas. Le docteur Christophe Cutarella, psychiatre-addictologue à la Clinique Saint-Barnabé de Marseille, nous fait part de ses conseils pour vivre au mieux cette période.

Interview réalisée par MedZine.

MedZine : En quoi cette mesure de confinement constitue-t-elle un chamboulement pour les individus que nous sommes ?


Dr Christophe Cutarella : Le confinement ne fait absolument pas partie des modes de vie auxquels nos sociétés modernes sont habituées. Cela représente même l’inverse de ce à quoi le monde qui nous entoure nous encourage d’ordinaire ! C’est donc bien normal que cela suscite des difficultés d’adaptation. Gardons à l’esprit que nous ne sommes pas tous égaux face à ces situations de crise et que chacun doit développer ses propres stratégies d’adaptation. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de vivre un confinement, chacun doit trouver sa propre façon d’aborder sereinement cette période.

MedZine : Qu’en est-il des patients habitués à voir chaque semaine leur thérapeute ?


Dr Christophe Cutarella : Le confinement dû au coronavirus ne signifie en aucun cas que nous délaissons nos patients. Il est possible que cette situation dure plusieurs semaines et il serait impensable de laisser des personnes sans assistance. À la clinique, malgré la fermeture de l’hôpital de jour, nous avons développé les téléconsultations. Nos patients n’ont plus qu’à se connecter sur une plateforme pour bénéficier d’une consultation, comme d’habitude, mais à la maison. Nous sommes également joignables par téléphone et pouvons faxer directement aux pharmacies les ordonnances des patients pour leur faciliter la vie. Nous vivons heureusement dans un monde qui permet tout cela !

MedZine : Comment tirer profit, autant que faire se peut, de cette période de confinement ?


Dr Christophe Cutarella : Nous n’avons d’autre choix que de prendre notre mal en patience et de mettre tout ce temps à profit. Essayons de voir le verre à moitié plein et de nous réjouir, dans un premier temps, des bienfaits que cette mesure va avoir sur notre planète. Ensuite, prenons le temps de faire tout ce que nous n’avons plus le temps de faire à cause des rythmes de vie effrénés auxquels nous sommes habitués. Prendre le temps de cuisiner, manger plus lentement et sainement, faire de l’activité physique à la maison ou dehors – sans pour autant se fixer de trop gros objectifs – s’étirer, mieux respirer, passer du temps en famille, au téléphone, jouer, ou encore regarder des films que l’on voulait voir. Contrairement à nos grands-parents qui ont vécu eux aussi des périodes de confinement, nous avons un accès quasi illimité à la culture, alors profitons-en !
Enfin, préparons l’avenir : mettre ses papiers en ordre, planifier de futures vacances… Et réjouissons-nous de tout ce que nous pourrons faire une fois que tout cela sera derrière nous !

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.