Ha, parce que vous comptez le vin ? me répondit un jour un patient.

Le vin n’est jamais bon pour la santé.

 

voilà ce que publiait il y a quelques jours Mr Nicolas Prisse Président de la MILDECA sur LinkedIn. Et oui, en 2018 il faut encore le préciser; le vin c’est de l’alcool et l’alcool n’est pas « bon » pour la santé comme on le disait il y a cinquante ans. Comme j’aime être provoquant, je dirais qu’il y a cinquante ans je n’étais pas là pour vous confirmer cela aujourd’hui.

Le plus agaçant dans tout ça, c’est que certains voient dans ce titre une crainte pour leur business ou pour leur consommation personnelle. N’ayez crainte, le vin restera en France un produit de qualité et recherché. Boire un verre de vin (ou un autre alcool d’ailleurs) lors d’un repas, n’a jamais fait de quiconque un addict à l’alcool (dans la mesure où cela reste un verre bien entendu).

Mais le pire du pire, pour moi c’est quand des médecins, pris dans leurs propres convictions, tiennent aux patients le discours erroné suivant : « Ce n’est pas un verre d’alcool qui va faire du mal » ou pire : « ça fait du bien pour vos artères, si vous en buvez un peu », ou le top à une femme enceinte : « J’ai bu quelques coupes de champagne pendant toutes mes grossesses, et mes enfants sont parfaitement normaux, alors si vous buvez un peu … » Affligeant consternant, .. les mots manquent devant de telles fautes professionnelles.

Je suis dur dans mes propos, parce que de telles erreurs sont lourdes de conséquences et si faciles à effacer. Prévenir et laisser de coté ses propres croyances ou conviction quand on est médecin ou professionnel de la santé. être citoyen avant d’être vignoble et accepter les données de la science, même si elles n’arrangent pas notre chiffre d’affaire ou nos petites habitudes.

Jamais il ne s’agit d’interdire ! On connait tous les conséquences nuisibles de décisions extrêmes comme la prohibition.

Alors comment faire ?

Hé bien, formons davantage les professionnels de la santé, qu’ils soient médecins, infirmiers, psychologues ou sages femmes … l’important est de délivrer un message clair et adapté à chaque individu. Il faut bien garder à l’esprit que chaque personne est différente et libre de consommer ou pas. Avez-vous entendu parler de l’intérêt de la réduction des risques et des dommages en addictologie ?

Augmentons les dispositifs de prévention, il en a été pour le tabac, alors pourquoi pas pour l’alcool ?!

Les professionnels vignobles eux vendront toujours leur produit comme étant le meilleur; certes. Mais quel qu’il soit, il ne sera jamais bénéfique pour la santé physique ou mentale de quiconque !

 

 

 

Rédigé par

Docteur Christophe Cutarella

Psychiatre Addictologue Tabacologue
Société d'ingénierie pédagogique en santé mentale (addictologie t et Burn out) spécialisée dans le conseil et l'expertise.